La Sécurité

ENEDIS tente de nous rassurer en nous parlant de cryptage des données, de supervision du réseau, de détection de l'ouverture d'un compteur... Mais tout cela nous met-il réellement à l'abri ?

Au début de l'Internet, il est fort probable que des arguments équivalents aient été avancés, mais rapidement des failles ont été révélées et des portes se sont ouvertes aux virus, malwares, spywares... faisant de ce merveilleux moyen d'échanges, d'information et de communication un véritable tapis rouge déroulé aux hackers, pirates et escrocs en tous genres. Force est de constater que ces fléaux perdurent et que les logiciels malveillants continuent d'avoir "un coup d'avance" sur les systèmes de sécurité...

Laissons les doux rêveurs et les crédules se faire bercer par les arguments enchanteurs d'ENEDIS et examinons le sujet avec davantage de lucidité et de prudence :

Qu'elles soient filaires ou non, les techniques de connexion ont été, sont et seront piratables ! 

A titre d'exemples, des téléphones mobiles sont piratés... des réseaux WIFI sont piratés... des réseaux CPL ont été piratés... Alors annoncer aujourd'hui que l'on met en place un système inviolable est bien présomptueux, voire mensonger !

Concernant les compteurs communicants, comme tout appareil connecté, ils ont été « testés » par des hackers. En janvier 2012, des Allemands du célèbre Chaos Computer Club se sont attaqués à un compteur communicant de la marque allemande Discovergy. Ils ont démontré qu’il est possible d’intercepter des données privées passant par le compteur. Pire, ils ont pu déterminer le nombre d’ordinateurs et de téléviseurs raccordés dans un foyer, voire même la chaîne regardée sur la télévision. Mais le plus inquiétant a été la modification des informations envoyées à l’opérateur...

Les compteurs Linky sont-ils également vulnérables ? 

L’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information) rappelle qu’une puce spéciale détecte si quelqu’un tente d’ouvrir le compteur. Mais pour des chercheurs en sécurité, la présence de cette protection pourrait signifier justement qu’une vulnérabilité se trouve à l’intérieur des boitiers. S’il y a une puce, cela pourrait indiquer qu’il y a un moyen d’apporter des modifications sur le compteur en injectant des commandes particulières... 
Selon des experts, d’autres vecteurs d’attaque sont possibles. Une faille peut se trouver au niveau du CPL. Il est difficile de savoir ce qui est envoyé par ces compteurs, car ENEDIS n’a pas publié de documentation détaillée sur les trames circulant sur le réseau, et pour cause puisque comme nous l’avons déjà dénoncé, le gestionnaire du réseau n’a pas un discours clair et honnête quant à ses réelles ambitions dans le Big Data. Ces trames sont-elles chiffrées ? Une chose est sûre, ces compteurs Linky s’appuient actuellement sur le protocole CPL G3. Or, les spécifications de la couche basse G3 sont pratiquement les mêmes que pour les HomePlug utilisés pour la connexion d’une box internet…

Qu'il s'agisse d'actes de malveillance, de hackers ou plus grave, d'organisations terroristes, nous faisons tout pour accroître notre vulnérabilité dans un domaine qui pourtant est primordial : l'énergie électrique ! 


Nos gouvernements qui cèdent à certains lobbies font aujourd'hui des choix qui sont totalement à l'inverse de ce que dictent la prudence et la sécurité. On vous laisse imaginer ce qu'un "Black Out" aurait comme conséquences sur notre économie, notre vie de tous les jours...

Sur un plan domestique, le "tout connecté" est une véritable invitation à l'intrusion dans vos données et appareils, ou aux cambriolages par neutralisation de vos volets électriques ou portails, après vérification de votre absence. Il a été démontré dernièrement la vulnérabilité d'une certaine domotique.

En multipliant les objets connectés, on augmente mécaniquement les probabilités de voir notre domicile et nos équipements faire l'objet de cambriolages et de cyber-attaques. C'est un peu comme mettre tous ses oeufs dans le même panier... et déposer ce panier sur le rebord de notre fenêtre !